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 Masque de Protection ... le saviez-vous ?

6 mai 2020

Nous remercions couturières et couturiers du territoire qui ont participé à l’élan de solidarité en confectionnant des masques en tissu.

Avec la rentrée progressive à l’école et la reprise des activités, la question du port du masque se pose pour les adultes mais également pour les enfants.

Quelles positions devons-nous tenir face aux nombreux débats sur le port d’un masque et sur l’efficacité du masque grand public ?

Au début de l’épidémie, le port du masque n’était pas conseillé et tout à coup, de nombreux experts le préconisent. Comment expliquer ce discours contradictoire !
Alors, efficaces, inutiles ou rassurants …

Masques : de quoi parle-t-on ?

“La grande erreur aux États-Unis et en Europe est, à mon avis, que la population ne porte pas de masque. Ce virus se transmet par les gouttelettes respiratoires, de personne à personne. Les gouttelettes jouent un rôle très important, d’où la nécessité du masque – le simple fait de parler peut transmettre le virus. De nombreux individus atteints sont asymptomatiques, ou ne présentent pas encore de symptômes : avec un masque, on peut empêcher les gouttelettes porteuses du virus de s’échapper et d’infecter les autres.”

Voici comment s’exprimait le Directeur Général du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies dans un entretien donné au Monde le 29 mars [1], comparant la politique de port du masque entre les pays asiatiques dont les populations portent massivement des masques de protection depuis le début de la pandémie de Covid-19 et les États-Unis et l’Europe. Près d’un mois plus tard, le constat est clair :

Nombre de morts par million d’habitants par pays [2]

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les masques sont-ils si utiles ? Qu’est-ce qui distingue les différents types de masques et lesquels doivent être utilisés ? Qu’a fait, que fait et que fera la France vis-à-vis de ses stocks, de sa distribution et de sa législation en matière de masques ? Comment les Français doivent-ils se préparer pour le déconfinement prévu pour le 11 mai ?

Caractéristiques du Covid-19

Trois informations sont majeures pour comprendre la situation :

1 – Le virus a un R0 moyen est d’environ 3 sans mesure de prévention (confinement, tests, distanciation physique, masques) [3]. Ce qui signifie que sans ces mesures une personne infectée transmet le virus en moyenne à trois personnes, expliquant la progression exponentielle du nombre de cas et de décès qui a pu être observée en mars et en avril en France.

2 – Le virus a une période d’incubation variant de 3 à 14 jours et est asymptomatique pour 75% des porteurs. Ce qui signifie que trois personnes sur quatre peuvent transmettre le virus sans ne jamais s’apercevoir qu’elles ont été porteuses du virus et que les autres ont une fenêtre de 3 à 14 jours où ils peuvent contaminer autrui sans s’en rendre compte. Afin d’éviter de contaminer autrui, les gestes barrières, la distanciation physique et le port d’un masque doivent être respectés par tous et pas seulement par les individus présentant des symptômes.

3 - Le virus se transmet par voie aérienne (air expiré) ainsi que via gouttelettes (éternuements, postillons, salive sur les mains qui touchent des surfaces, etc.). Ce qui signifie que tout masque qui limite l’envoi d’air contaminé et/ou la projection de gouttelettes réduit le R0 - le nombre de personnes moyen qu’un individu va potentiellement infecter-.

Quelles sont les différents types de masques de protection ? pour qui ?

Le masque Chirurgical

Le masque chirurgical (NF EN 14683) empêche le porteur du masque de projeter des gouttelettes potentiellement infectieuses qu’il émet. Ce type de masque ne protège pas le porteur mais son environnement. Il n’empêche pas l’inhalation de petites particules en suspension dans l’air. Le niveau de filtration est inférieur à 95%. Sa durée d’utilisation ne doit pas dépasser 4 heures. Un masque chirurgical retiré ne doit pas être réutilisé.

Le masque FFP2

Le masque FFP2 est un masque de protection respiratoire (NF EN 149). Il protège celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et contre des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux
Il filtre environ 94% et 99% des particules présentes dans l’air inspiré. Un masque FFP2 retiré ne doit pas être réutilisé. La durée d’utilisation conseillée est de 4 heures même s’il peut atteindre 8 heures d’utilisation consécutives.

Le masque grand public

Ce masque peut permettre de filtrer des gouttelettes infectieuses. Un masque retiré ne doit pas être réutilisé. Il doit être changé au bout de 4 heures d’utilisation consécutive.
L’Académie Nationale de Médecine recommande leur utilisation à défaut d’autre chose. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de son côté plus partagé.

Les autorités ont travaillé avec les industriels du textile pour développer des masques qui, en complément des gestes barrière, offrent une protection adaptée pour certaines activités professionnelles, en dehors du domaine médical. Deux catégories de masques ont été créées. Ils offrent une protection adaptée pour certaines activités professionnelles, en dehors du domaine médical.

Deux catégories de masque ont ainsi été définies :
-  catégorie 1 : à destination des professionnels en contact avec le public (policiers, gendarmes, hôtesses de caisses…) qui filtrent 90% à 95% des particules de 3 microns.
-  catégorie 2 : pour les contacts occasionnels avec d’autres personnes dans le cadre professionnel, filtrant entre 70% et 80% des particules de 3 microns.

La Direction Générale de l’Armement (DGA) rappelle qu’il ne s’agit pas ici d’une certification légale, comme l’est le marquage « CE », mais plutôt d’une assurance de qualité et d’efficacité. Un logo a été créé pour authentifier un masque grand public testé et validé par les pouvoirs publics.

Quelles sont les bonnes pratiques recommandées ?

Bien mettre son masque

Avant tout, il est indispensable de se laver les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydroalcoolique avant de mettre un.
Il faut l’appliquer de façon à recouvrir le nez et la bouche et veiller à l’ajuster au mieux sur son visage en le prenant par les élastiques.
Un test d’étanchéité doit être réalisé à l’aide d’un film plastique.
Il est recommandé de porter le masque sur peau rasée.
Une fois posé, il ne faut pas changer le masque de position pour ne pas être contaminé.

Bien porter son masque

La seule manière d’être soi-même protégé à 100% du Covid-19 est de porter lunettes/visière de protection, masque FFP2, gants et combinaison. C’est la tenue médicale de rigueur en salles de réanimation. Pour le reste de la population, une fois les règles d’utilisation des masques bien suivies, les mesures suivantes limiteront la contamination individuelle :
- Ne pas toucher son visage.
- Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, voire porter des gants.
- Éviter autant que possible les lieux à forte concentration de population pendant des durées prolongées (transports en commun, rassemblements, lieux de culte).
- Respecter une distance d’un mètre au moins dans l’espace public vis-à-vis d’autrui.
- Demander aux collègues partageant un même bureau, entrepôt ou usine de tous porter un masque autant que les nécessités du travail le permettent.
- porter le masque 4 h au maximum.

Après avoir bu ou mangé, le masque doit être changé, de même lorsqu’il est humide. Le masque peut devenir humide en éternuant ou en sortant par temps de pluie. Il ne faut pas toucher le devant ou changer la position du masque pour ne pas être contaminé.

Bien enlever son masque
Pour ne pas être contaminé, il est indispensable de se laver les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydroalcoolique avant et après l’avoir enlevé.
Le masque doit être retiré par l’arrière à l’aide des élastiques sans toucher la partie avant. Le masque doit ensuite être placé dans un sac plastique fermé hermétiquement. L’extérieur du sac doit être nettoyé.

Bien laver et bien sécher son masque

Il est important d’éviter tout contact entre le masque et des vêtements propres. Il faut également éviter tout contact entre le masque et sa peau. Pour cela il faut se protéger avec des gants.

Un nettoyage préalable de son lave-linge est recommandé en procédant à un rinçage à froid avec de la javel ou un cycle à vide à 60°C minimum sans essorage.
Un lavage à 60 °C, au moins 30 minutes sans assouplissant est prescrit. Le séchage doit se fait dans les 2 h soit par un sèche-linge ou soit à l’air (remarque : initialement AFNOR recommandait un séchage par sèche-linge uniquement). Le masque doit être repassé à la vapeur. Une fois propre et séché complètement, il ne pas faut pas oublier de vérifier que le masque n’a pas été abîmé. S’il a la moindre usure ou déformation, le masque doit être jeté car son efficacité n’est plus certaine. Le masque propre, séché et en bon état devrait être stocké dans un sac plastique hermétique pour éviter toute contamination.

Pourquoi le port du masque ne dispense-t-il pas des mesures barrières ?

Peu importe le type de masque, le risque de transmission indirecte existe toujours, les masques ne protègent pas les yeux des projections et ils n’évitent pas la transmission de virus par des mains contaminées, exemple en se frottant les yeux après avoir touché une surface contaminée par le Covid-19 sans se laver les mains par la suite.

Cependant, les masques chirurgicaux peuvent limiter les projections de gouttelettes, et donc diminuer les risques de contamination entre personnes. Mais la question est de savoir s’ils peuvent bloquer toutes les particules virales,
Les masques de protection respiratoire individuelle (FFP2) offrent l’avantage supplémentaire d’être plus sophistiqués en filtrant l’air inspiré et expiré, c’est pourquoi ils restent avant tout des équipements médicaux et leur utilisation doit être réservée en priorité aux professionnels de santé.

Qu’en est-il de l’efficacité du masque grand public (AFNOR) ?

Le port d’un masque ne vous empêchera pas forcément de tomber malade, en revanche, il freine les gouttelettes respiratoires générées par la toux, les éternuements ou la parole. Cela réduit les nouveaux cas et empêche la propagation du Covid-19.
Ces masques "grand public" sont réservés à un usage non médical. Ils sont à distinguer des masques chirurgicaux et FFP2 car ils ne protègent pas contre des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux.

Il est important de souligner que les manipulations de masques, qu’ils soient en tissu ou qu’ils soient protecteurs, augmentent les risques de transporter le virus de surface à surface.
En effet, le danger avec le port systématique du masque est un faux sentiment de sécurité. On peut alors être trop confiant par rapport à une contamination et relâcher sa vigilance sur les autres gestes barrières (se laver les mains ou éternuer dans le creux du coude) et la distanciation physique (distance d’au moins 1m) qui sont à ce jour les meilleurs moyens de se protéger du Covid-19. Le masque est une protection supplémentaire recommandé s’il est correctement utilisé et entretenu.

Ce qu’il est recommandé de faire, dès maintenant et jusqu’à la fin de la pandémie

La première chose à faire est de prendre conscience que le port du masque est avant tout un geste à utilité collective et non individuelle. Il est recommandé, dès que possible, de porter un masque constamment hors de votre domicile. Que vous soyez malade ou non. Que vous marchiez dans la rue ou que vous promeniez votre chien dans un parc. Que vous soyez dans les transports en commun, dans l’ascenseur ou sur votre lieu de travail (si la nature de votre activité professionnelle le permet). Et vous devrez le porter même si vous avez déjà contracté le Covid-19 puisque nous demeurons dans l’ignorance quant à la possible apparition de nouvelles souches du virus et quant aux possibles réinfections. Qui plus est, il s’agit d’un geste collectif, où chacun doit annoncer aux personnes qu’elle/il rencontre dans l’espace public, par le port du masque, qu’elle/il se soucie de la santé de ses concitoyens. Oubliées aussi, bises, mains serrées et autres embrassades, et ce jusqu’à la fin de la pandémie.

Ensuite, il est recommandé d’avoir plusieurs masques par jour comprenant un masque qui vous servira de rechange en cas de nécessité (masque cassé, ayant reçu du café etc.). Ce qui donne au minimum 3 masques par jour par personnes active.

Un précédent : l’épidémie de SRAS en Asie

Entre 2002 et 2004, l’épidémie de coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère, SRAS – causée par le virus SARS-CoV – apparut au sud de la Chine avant de se répandre en l’Asie, contaminant officiellement plus de 8000 personnes et en tuant au moins 774. Durant l’épidémie, les pays asiatiques les plus touchés ont développé des campagnes d’incitation au port de masques de protection par les individus dans l’espace public. Au sortir de l’épidémie, des programmes d’éducation et la peur d’une épidémie future ont créé une culture du port du masque en Chine, à Hong Kong, Singapour, en Corée du Sud et en Thaïlande [4].

Depuis, dans ces pays, tout malade porte constamment un masque chirurgical afin de ne pas contaminer autrui. Ne pas porter de masque et tousser, éternuer dans l’espace public est mal vu socialement. Les familles ont des stocks de masques pour utilisation au cas où ils tomberaient malades, ou en cas de future épidémie.

Lorsqu’en décembre 2019 le virus SARS-CoV2, causant une maladie nommée maladie à coronavirus 2019 ou Covid-19 en anglais, s’est propagé à Wuhan puis en Asie, cette même culture a permis aux populations de ces pays de porter des masques en masse avant toute information des différents gouvernements.

Même si les différents États asiatiques connurent au début de la pandémie des pénuries de masques, elles furent de courte durée (elles furent palliées la fin du mois de février grâce à un tissu économique et une logistique d’approvisionnement de masques préexistante depuis l’épidémie de SRAS). Au même moment, la France s’apprêtait à faire face à son manque de stock de masques et son incapacité à en produire, en commander et en distribuer.

Les masques étaient et seront un rempart nécessaire contre une catastrophe sanitaire et économique

En Asie, la culture du port du masque (conjointement à une politique de tests et de traçages des infections potentielles) évita le recours au confinement général au Japon, en Corée du Sud, à Hong Kong et à Singapour (qui a dû passer au confinement après une seconde vague en avril partie de travailleurs immigrés du Bangladesh vivant dans des espaces clos et qui ne portent pas ou peu de masques). Elle permit également de limiter drastiquement le nombre de cas et donc de morts par le Covid-19 en Asie.

A l’opposé, l’Europe occidentale et les États-Unis sont devenus des épicentres de l’épidémie où le manque de préparation, la pénurie de masque et le manque de culture de port du masque systématique ont poussé à des confinements stricts de centaines de millions de personnes et ont précipité la mort de dizaines de milliers de personnes.

En l’absence de tests suffisants comme en Allemagne et de vaccin, les gestes barrières, la distanciation physique et le port de masques chirurgicaux ou à défaut en tissu par l’ensemble de la population sont les seules manières de prévenir une seconde vague de contamination. Nous avons déjà une catastrophe humaine dans le compteur et une récession projetée à -6% au mininum pour 2020 en France selon l’Insee [5], la France supportera difficilement une seconde vague.

Pénurie de masques en France

« Nous étions un pays qui n’était pas préparé à une crise sanitaire du point de vue des masques et des équipements de protection en raison de décisions prises il y a neuf ans »
Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, 20 mars 2020

« On ne peut pas dire qu’il y a eu un défaut d’anticipation de cette crise, bien au contraire » Sibeth Ndiaye, Porte-parole du Gouvernement, 22 mars 2020

En 2009, la France disposait d’un stock de 723 millions de masques FFP2 et d’un milliard de masques chirurgicaux, répartis sur différents sites du territoire [6]. Durant la pandémie de Covid-19, ce stock était tombé à 150 millions de masques chirurgicaux et aucun stock de masque FFP2 [7].

En pourcentages du PIB, les dépenses de santé sont restées constantes depuis 1995. Le problème du manque de stock de masque ne peut donc se résumer à un manque de moyens financiers.

Pour comprendre l’origine de la pénurie de masques, il faut remonter à la précédente crise sanitaire d’envergure qui avait touché la France : celle de la grippe dite aviaire H1N1. Cette dernière avait été l’occasion de constituer l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) en 2007, qui avait pu constituer en 2009 les stocks mentionnés précédemment.

En 2011, il y avait encore 600 millions de masques FFP2 et 800 millions de masques chirurgicaux au sein de l’EPRUS. En 2013, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) décida d’enlever la gestion des masques FFP2 (destinés aux personnels de santé) des prérogatives de l’EPRUS et de cantonner l’Établissement à la gestion de stocks de masques chirurgicaux pour les malades.

La loi de modernisation du système de santé de 2016 transféra les missions de l’EPRUS dans Santé Publique France. C’est l’Unité Établissement pharmaceutique qui devint chargée du stockage de masques et toutes les décisions de gestion des stocks devinrent la seule prérogative du ministre chargé de la Santé. Aucun ministre de la Santé ne changea la politique de gestion de stocks de masques.

En mars 2020, ce fut donc la catastrophe et la communication gouvernementale s’organisa autour de la gestion de la pénurie de masques.

La catastrophe a été aussi rendue possible par des problèmes logistiques propres à la France. Par exemple, le 25 mars le Président de la Région Grand-Est qui était alors l’épicentre français de la pandémie se plaignait que la CPAM refusait de fournir à la Région la liste des praticiens de santé de la région par respect du RGPD [8].

Réussir le déconfinement

Pour réussir le déconfinement, et étant donné que ni l’option de testage de l’ensemble de la population, ne peut être implémentée pour le 11 mai, une politique de port de masques réussie demande des stocks de masques suffisants, des réseaux de distribution de masques efficaces et enfin un port systématique par les individus des masques.
Pour ce qui est des stocks, la France a adopté principalement et à grande échelle la production de masques en tissu réutilisable par les particuliers. A cet effet, l’AFNOR diffuse un guide pour la fabrication de masques barrières [9]. A long terme, la France a commandé un milliard de masques variés (dont des chirurgicaux et FFP2) à la Chine, qui seront livrés en continu sur une période de 14 semaines [10].

Les réseaux de distribution aujourd’hui sont multiples : bureaux de tabac, pharmacies, municipalités, associations, réseaux de transports en commun et grande distribution. Toutes les initiatives qui multiplient les possibilités d’acquisition de masques tout en minimisant des effets de foules pour leur récupération sont les bienvenues avant le 11 mai et après.

Pour le port systématique, au-delà de la sensibilisation du public par la médecine de proximité, les municipalités, les médias et le Gouvernement, des règles strictes de port du masque devront sûrement être adoptées pour que tout le monde porte un masque dans l’espace public. Valérie Pécresse, Présidente de la région Île-de-France, a d’ailleurs fait part de sa volonté d’imposer le port obligatoire du masque à partir du 11 mai sur le réseau francilien. Île-de-France Mobilités a en parallèle constitué un stock de masques lui permettant de distribuer gratuitement un masque en tissu pour chaque abonné Navigo [11].

Après l’épidémie

Avec un lourd bilan sanitaire et économique (plus de 20 000 morts en France, plus de 200 000 dans le monde pour la fin avril 2020), la fin de la pandémie de Covid-19 poussera a minima les Français à tirer les mêmes leçons que les pays asiatiques touchés par le SRAS en 2003 : une culture de port du masque systématique lorsque l’on tombe malade et que l’on sort de chez soi ainsi que la constitution de stocks de masques de protection adéquats suffisant par les individus, les États et les systèmes de santé.

En attendant ce changement cultural post-coronavirus, le 11 mai sera l’occasion de s’imposer individuellement et recommander à son entourage une culture du port du masque chirurgical ou du masque en tissu pour toute sortie à l’extérieur et sur son lieu de travail jusqu’à la fin de la pandémie. La fin des contacts physiques propres aux Européens tels que la bise. Une réalité à laquelle les Français ne semblent pas préparés, alors que d’autres pays européens tels que l’Autriche et la Slovaquie imposent le port du masque dans l’espace public. L’alternative sera un second confinement difficilement acceptable. Alors, à vos masques !

[1"Ne pas porter de masque pour se protéger du coronavirus est une « grande erreur », affirme un scientifique chinois haut placé” : Le Monde, 31 mars 2020, https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/31/ne-pas-porter-de-masque-pour-se-proteger-du-coronavirus-est-une-grande-erreur-affirme-un-haut-scientifique-chinois_6035064_3232.html

[3"Coronavirus : les maths pour mieux comprendre le Covid-19” Sciences et Avenir, 4 avril 2020 : https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/les-maths-pour-mieux-comprendre-le-covid-19_143171

[4SYED Q., SOPWITH W., REGAN M., BELLIS M.A. 2003, Behind the mask. Journey through an epidemic : some observations of contrasting public health responses to SARS in Journal of Epidemiology & Community Health

[5"Coronavirus : la France devrait connaître en 2020 sa plus forte récession depuis 1945”, Le Parisien, 6 avril 2020 : http://www.leparisien.fr/economie/coronavirus-la-france-devrait-connaitre-en-2020-sa-plus-forte-recession-depuis-1945-06-04-2020-8294772.php

[6Rapport sénatorial “Chronique d’une pandémie annoncée : la gestion du "stock national santé" par l’EPRUS” https://www.senat.fr/rap/r08-388/r08-38826.html

[7Réponse aux questions au Gouvernement, séance de l’Assemblée Nationale du 19 mars 2020 : http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2019-2020/20200183.asp#P2058060

[8"Le RGPD complique la distribution des masques, réagit le Président région Grand Est”, 25 mars 2020, La Revue du Digital : https://www.larevuedudigital.com/le-rgpd-complique-la-distribution-des-masques-de-protection-aux-professionnels-de-sante/

[10"Coronavirus : un milliard de masques commandés par la France à la Chine”, France Info, 29 mars 2020 : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-la-chine-va-livrer-un-milliard-de-masques-a-la-france_3890113.html